Témoignage de Dominique T
Françoise est partie cet automne.
Pendant plusieurs années, toutes les deux, nous avons assumé le secrétariat de Vercors Handisport. Elle nous accompagnait toujours Claude et moi, quand il s’agissait d’œuvrer pour le club et d’en imaginer son amélioration. J’ai appris à la connaître et à apprécier son amitié. Notre amitié s’est forgée surtout en dehors de Vercors handisport
Nous avons fait ensemble durant 8 jours la traversée du désert des Bardenas en Espagne, et cela m’a permis de mieux la connaître.
Quand elle a décidé de m’accompagner pour faire à pied le tour du Vercors, j’ai compris qu’elle habitait le Vercors, mais qu’elle n’en connaissait pas vraiment les différents aspects, car son travail d’accueil, (avec son mari), dans son gîte au pied de la Sure lui avait pris énormément de temps.
A pied nous sommes parties au pied du Mont Aiguille, avec notre sac à dos pour trois semaines de trek dans le but de faire le tour complet du Vercors, avec un retour à Chichiliane. C’était un vrai régal de marcher avec elle, elle s’émerveillait de tout, attentive au spectacle et aux gens que nous croisions. Elle était avide de connaissances.
Ensemble, nous avons révisé notre lecture des cartes, de la météo, des marques « tour du Vercors » sur les arbres, de la découverte des plantes, de l’observation des vautours…et de la géographie du Vercors. Nous avons apprécié les campings, mais aussi les restaurants !
Elle était très volontaire, et je n’ai pas pu échapper à la piscine de Châtillon en Diois, ni à celle de Die malgré ma résistance aux bains ! Elle était avide de sport.
Elle était attentive à notre « couple », tenant en laisse la chienne qui nous accompagnait, m’attendant lorsque je montrais des signes de fatigue.
Elle partait d’un fou rire dès que la situation était cocasse.
Pour notre projet de découverte des Pays bas, elle a acheté un vélo électrique.
Nous sommes parties, jubilant comme des gamines, pendant quinze jours parcourir les pistes cyclables au gré des embruns et des vents avec notre tente et nos vélos.
La maladie l’a rattrapé ensuite. Elle a lutté avec courage. Au milieu de ses chimios, nous allions doucement à Lans en vélo pour aller boire… des cafés…
Elle était toujours heureuse, MAIS… si ses enfants avaient besoin d’elle, elle laissait tout. Elle les aimait tellement ….et lorsque Nico, ou Julie téléphonaient, elle quittait immédiatement notre travail de secrétariat pour répondre à leur attente après s’être inquiété des conséquences de son départ.
Elle reste très vivante dans ma tête, j’ai toujours un regard vers sa maison quand je rentre chez moi. Sa voiture n’a pas bougé, et il n’y a toujours pas de fumée qui sort de sa cheminée. C’était une belle personne. C’était mon amie.
Dominique Traynard