L’accident
le 3 septembre 2018, un lundi et célibataire depuis 30 minutes vers 16h30 (pour quelques jours !), je décide de partir en vélo. Vu mon entraînement, je décide de faire un truc assez dur : tour du canton, donc départ de chez moi à Lans ; je rejoins Villard par la voie du tram (Viavercors) puis au rond-point qui permet d’aller soit vers Corrençon, soit vers les gorges de la Bourne, je prend le 2e choix jusqu’aux Jarrands, puis gorges du Méaudret jusqu’à Méaudre puis vieille route jusqu’à Autrans, puis je rejoins le bas de la route de Nave, assez raide. Je la monte et je ne croise personne (le désert). Comme c’est un cul de sac, obligé de faire demi-tour au sommet. La descente démarre correctement mais quand je dois freiner pour ralentir, je m’aperçois que mes freins ne répondent plus : problème technique (plaquettes des freins à disque glacées). Très vite, j’atteins une vitesse folle (à mon avis, 50 ou 60 km/h) et lors d’un virage je sors de la route. Aucun souvenir. Comme j’avais pris ma montre GPS, on a constaté que pendant 50 minutes, je n’ai pas bougé (donc courte absence). Quand je me réveille, grosse chance, j’ai sur moi mon téléphone (pas cassé et chargé), et dans ce coin paumé, y a du réseau ! Donc j’appelle un copain de Lans (Benjamin Valla), dont le métier est justement le secours (en montagne). Ca tombe bien ; d’une part, il est habitué à ma mauvaise voix et d’autre part, il est chez lui (ce qui est assez rare avec son métier). En 10 ou 15 minutes, il est sur place et me trouve (à 4 mètres de la route et avec le vélo à côté de moi). Heureusement qu’il m’a trouvé, car il a aussi fait venir les pompiers et ceux-ci passent devant sans rien voir ! J’ai aussi appris que ma faible sensibilité à la douleur m’a privé d’un deuxième voyage en hélicoptère (le premier il y a 18 ans, et pour cause de coma, je n’en avais pas profité !).
En gros, Ben m’a sauvé la vie (j’en ai les larmes aux yeux d’y repenser).
Les dégâts (surtout physiques)
Multiples fractures : 9 côtes, sternum, pouce gauche, jambe gauche (tibia, péroné et plateau tibial). Et pire, en se cassant, le sternum a gêné le cœur à faire son boulot et du coup alerte cardiaque.
L’hospitalisation
D’abord 3 semaines à l’hôpital nord (Grenoble) ; dans la jambe, ils mettent une plaque et 10 vis. 2e semaine, infection pulmonaire.
Depuis le 24 septembre, rééducation à l’hôpital sud (Grenoble). Reprise de l’appui sur ma jambe : jeudi 15 novembre. Et les médecins se donnent un mois pour obtenir un appui complet !
Heureusement que je n’ai aucune douleur, mais je vais devenir un champion de la patience…Heureusement aussi, je suis désormais convaincu que je vais m’en sortir…un jour.
Info du 21 décembre : je viens de rentrer à Lans définitivement (3 mois et demi d’hospitalisation qui viennent de finir ; quel plaisir (et quel cadeau de Noël) !)
Parallèle avec l’accident de Claude
Le fameux scialet « Terraz » a ainsi été renommé en octobre 86 et mon accident lui rappelle le sien. Les points communs :
- de multiples fractures et des problèmes pulmonaires
- une démonstration des ressources du corps humain
- La volonté de s’en sortir
- bien d’autres…